L’Expression: M. Iharkouken. Tout d’abord, pouvez-vous nous donner l’impact des réseaux sociaux sur les Algériens? Quelle place occupent-ils dans l’information et la création d’opinion?
Idir Iharkouken: Bonjour, pour les Algériens comme dans le monde entier les réseaux sociaux sont aujourd’hui un
écosystème virtuel où les gens passent de plus en plus de temps; ça fait partie des changements des usages et comportements des gens, fruit de la transformation digitale et l’accès à un Internet qui devient Atawad (any time, anywhere, any device. Ce qui désigne la possibilité qu’offrent les technologies numériques d’être toujours connectées, Ndlr). Aujourd’hui, ces réseaux sociaux sont convoités par les marques et organisations, car ils permettent de réaliser ce qui avant, était impossible c’est-à-dire toucher des milliers de personnes facilement et avec un moindre coût, et donc tous tirent profit de cet avantage, mais aussi de simples personnes, des internautes qui, grâce à l’accès facile et rapide à l’information qui circule, deviennent médias à leur tour en relayant l’information et en s’exprimant sur tout sujet, n’ importe où et souvent n’importe comment…
En parlant des informations qui circulent sur les réseaux sociaux, quelle est la proportion des «fake news»?
La désinformation a toujours existé, mais ce qui est nouveau c’est sa capacité à se répandre telle une traînée de poudre dans les quatre coins du monde et ce en quelques secondes. C’est qu’elle s’exporte très rapidement pour toucher et influencer le monde extérieur. La «fake news» est aujourd’hui un phénomène qui peut s’avérer dangereux, voire fatal pour les tiers et salutaire pour celui qui tire profit de cette désinformation.
Comment reconnaître la vraie de la fausse information dans ces eaux troubles?
Très difficile de reconnaître, d’où la complexité de cette problématique. C’est pour cela que nous en trouvons beaucoup, même si certaines personnes savent les reconnaître, la majorité des gens avale si j’ose dire ces infos et participe à leur viralité en les partageant, il faut donc toujours vérifier ces informations avant de les accepter ou les relayer en vérifiant la source, chercher leur bien-fondé et chercher à comprendre si le créateur de cette information a un intérêt particulier et s’il est crédible. J’insiste sur la source, car, généralement, quand on voit la source on constate le sérieux ou non de l’information. Le grand quotidien français Le Monde a mis en place un outil pour dénicher le vrai du faux. Il porte le nom très évocateur de Décodex. Il est là pour vous aider à vérifier les informations qui circulent sur Internet et dénicher les rumeurs, exagérations ou déformations.
Justement, pouvez-vous nous expliquer le processus de fabrication de ces «infos»? Qui est derrière et dans quel but?
La fabrication du fake news peut être de toute pièce c’est-à-dire créer un mensonge en intégrant des éléments circonstanciels pouvant pousser les gens à le croire et renforçant le mensonge en utilisant des supports photo ou vidéo ou encore des témoignages. La fake news peut être le fruit d’une réalité, mais déformée pour lui donner une autre orientation et qui fait l’avantage du menteur. Qui est derrière? Eh bien c’est simple. C’est tout simplement celui qui a un intérêt de près ou de loin dans le but d’atteindre un objectif précis on peut parler de marques qui créent une fake news pour augmenter leur notoriété et ses ventes, ou encore faire le buzz sur un événement, comme on peut parler de désinformation médiatique autour de sujet politique ou économique dans le but de pousser la cible ou une masse à avoir une opinion en leur faveur. C’est-à-dire la manipulation!
source : Journal l’expréssiondz.com
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